762- Lautréamont force le trait avec un souvenir sous forme de vision. Les mathématiques apparaissent à l’enfant pendant « une nuit de mai, aux rayons de la lune, sur une prairie verdoyante, aux bords d’un ruisseau limpide ». En fait, ce sont trois femmes : « Arithmétique ! Algèbre ! Géométrie ! » Toutes trois « égales en grâce et en pudeur ». Toutes trois pleines de majesté royale. Ironie de Lautréamont : une mère, c’est bien, mais trois c’est mieux. Il se nourrit tour à tour à leur sein de leur lait fortifiant.

[ILLUMINATIONS. Éditions Robert Laffont, 2003.]