757- Le jeune Atlante, 13 ou 14 ans, arrive chez sa tante qui se charge de renouveler son linge. Aujourd’hui, elle a acheté plusieurs slips qu’elle lui demande d’essayer devant elle. Elle vérifie de près l’essayage et, avec une hypocrisie consommée, attarde ses doigts sur la queue et les couilles, en lui reprochant de bander. C’est évidemment délicieux, et il aime l’entendre dire : « Je vois que tu as de très mauvaises pensées, ça tombe bien, moi aussi. » Elle écarte son peignoir, et commence à se caresser, en lui enjoignant de faire comme elle. Elle finit par rire, elle a joui. Lui, pour respecter les règles de son entraînement, n’a pas donné son foutre, mais a beaucoup joui quand même. Pour le foutre, il faudra qu’elle l’autorise et le lui demande en lui tendant une soucoupe, qu’elle regardera avec satisfaction, en touchant du doigt la semence.

756- J’aurai dû faire analyser, en laboratoire, le code génétique des trois femmes atlantes que j’ai eu la chance de connaître. Elles m’ont choisi, je les ai tout de suite reconnues, elles m’ont beaucoup appris sur les continents disparus et leurs stabilités inaccessibles. C’est à elles que je dois de croire de plus en plus à l’Éternel Retour. Tout se répète de façon nouvelle, et la vie devient un roman à rebondissements permanents.

[ GRAAL. Éditions Gallimard, 2022.]