746- Le malentendu porte sur quasiment tout. Je pense que le malentendu en question est d’essence sociale. Il n’y a pas de malentendu originel, sauf à se propulser dans le péché originel. On n’est pas obligé de marcher dans toutes ces mythologies. Je ne crois pas qu’il y ait un malentendu de fond. C’est organisé par le « serpent » sociologique, pour que ce soit contrôlé par différentes formes de pouvoir. Le pouvoir religieux, bien entendu. Dieu sait si ça a fonctionné. Ça ne fonctionne plus guère, sauf dans des communautés, disons de plus en plus exotiques. Je suis très opposé à cette thèse du malentendu fondamental.
745- Je suis contre tout ce qui, à jet continu, reprend la thèse d’une séparation fondamentale. Et quand je dis que la preuve est le fait de pouvoir écouter de la musique ensemble, cela signifie qu’on s’entend. Si on peut se taire en écoutant ensemble Bach, ou Joseph Haydn, ou d’autres, cela prouve qu’au-delà de cette histoire rocambolesque de séparation entre les sexes, on peut, malgré tout, s’entendre.
744- Pour un homme, zéro femme pourquoi pas ? Une femme seulement, c’est maman. Deux, c’est l’enfer. À trois la liberté commence.
Je me suis toujours arrangé pour avoir une triple ou une quadruple vie.
[UNE CONVERSATION INFINIE. Éditions Bayard, 2019.]